Воскресенье, 22 сентября 2024   Подписка на обновления
Воскресенье, 22 сентября 2024   Подписка на обновления
Популярно
6:42, 19 октября 2022

Sainte Paluche, Sapphostura, Bonne Censure, Petites Luxures… Sur Instagram, les comptes d’art erotique se multiplient.


Sainte Paluche, Sapphostura, Bonne Censure, Petites Luxures… Sur Instagram, les comptes d’art erotique se multiplient.

De maniere plus ou moins explicite, ceux-ci dessinent des corps, leurs souhaits, leurs plaisirs… et subissent les foudres de la plateforme.

Corps emmeles depeints au crayon ou a l’aquarelle, baisers fougueux, voire dessins de masturbation… L’art erotique se deploie depuis deux annees sur Instagram. « L’amour et le sexe sont des secteurs qui se rapprochent des besoins vitaux, estime le createur du compte Petites Luxures, qui culmine a plus d’un million d’abonnes sur la plateforme. Ca parle a tout le monde, a differents niveaux. »

Des comptes a toutes les styles artistiques tres plusieurs se retrouvent dans leur maniere de presenter une autre representation des sexualites. « En tant que spectateur, je ne trouvais jamais ce que J’ai voulu. Le sexe explicite est cantonne au trash souvent vulgaire, et l’erotisme plus leger virait vite au fleur-bleue », se souvient le createur de Petites Luxures, qui possi?de commence a dessiner ses silhouettes erotiques melees a des jeux de mots en 2014.

Cette emergence des comptes d’art erotique s’est fera en parallele d’la montee en popularite quantite de comptes traitant de sujets aux sexualites : OrgasmeEtMoi, MerciBeaucul ou encore Inside.Women, qui atteignent des centaines de milliers d’abonnes. Depuis 2019, la liberation d’la parole autour en sexualite marche aussi par l’image, des stories de recommandations de sextoys aux recommandations confortables Afin de atteindre le point G. Le developpement de l’art erotique dans la plateforme ne pouvait que l’accompagner.

Changer les representations autour d’une sexualite, un dessin a la fois

L’art erotique made in Instagram offre souvent une vision du sexe plus joyeuse et moins performative. « Montrer aussi que les gens peuvent se denuder, que ce n’est jamais sale, pas pornographique, gui?re vulgaire, pas une incitation a quoi que ce soit », commente Bonne Censure (19.000 abonnes), dont les dessins denudes peuvent etre encadres dans son salon.

Notre compte propose aussi de dessiner les nudes envoyes par des abonnes. « Le nude reste trop souvent associe a une dickpic degueulasse. Nous voulons le democratiser pour affirmer le cote erotique et photographique », revendique l’un des createurs. Meme esprit du cote de Petites Luxures : « Moi j’habite la Afin de apporter en legerete, du sourire, d’la decomplexion. Pour montrer qu’il n’y a rien de tabou ou de grave dans des sujets aussi simples et naturels que l’amour et le sexe. »

J’ai suite logique est vite apparue : montrer des sexualites qui s’inscrivent en dehors des visions lissees d’une pornographie ou de schemas heteronormes. « En juillet 2019, sur internet, il etait impossible de degoter le moindre contenu sex-positive correct a propos une sexualite entre femmes ou minorites de genres », rappellent ainsi les creatrices du compte Sapphosutra, qui se definit tel un kamasutra saphique, 35.000 abonnes au compteur.

Les 2 militantes queer et feministes decident aussi de dedier un compte a la sexualite entre dames et/ou minorites de genres. « Pour les gens qui decouvrent un orientation sexuelle, c’est difficile de se construire sans aucune representation ni aucun acces a du concept pedagogique, soulignent-elles. On doit sortir une honte et se reapproprier ces representations. L’intimite des lesbiennes, bi, pan, fait l’objet quantite de fantasmes, il est moment que ces fantasmes soient des notres.»

Censure et shadow-ban : qui possi?de peur de l’art erotique ?

Reste que le nu n’a nullement la cote dans Instagram, prompt a censurer les tetons de dames (mais jamais ceux des hommes). De multiples comptes sexo ont ainsi ete victimes de suppression pure et simple, ou de shadow ban, qui invisibilise nos comptes. « On a constamment la menace une censure et de la suppression de notre compte. Plusieurs de des posts ou de les stories sont supprimees, on n’en regroupe jamais tellement la logique mais on sait qu’un jour ou l’autre notre compte va etre supprime », soupirent les creatrices de Sapphosutra. Recemment, des militantes feministes ont saisi le Defenseur des Droits pour demander des comptes a Instagram.

La peur de la suppression ou du shadow ban est constante Afin de nos comptes d’art erotique, qui ont de la peine a comprendre certaines regles a geometrie variable en plateforme. Ainsi, le compte Bonne Censure a ete une toute premiere fois supprime en juillet 2020. « On a du recommencer de zero pour un teton, et sans avertissement avant », se rappelle l’un des createurs. Pour la plateforme, la difference entre contenu artistique ou pedagogique dans la sexualite et images pornographiques pourrait etre fine. Sans compter que les conditions d’utilisation evoluent tres regulierement, obligeant des createurs et creatrices de contenus a s’adapter tres facilement, sous peine de voir leur travail disparaitre. L’un des createurs de Bonne Censure grogne contre une certaine forme d’auto-censure a laquelle contraindrait ce carcan. «On est obliges de coller des emojis, des pastilles… C’est le cache-teton burlesque 2.0 ! » ironise-t-il.

Alors pourquoi persister a choisir Instagram pour diffuser de l’art erotique ?

Le reseau social reste l’endroit consacre pour l’integralite des representations du beau et c’est en general ici que paraissent leurs spectateurs, plus qu’ailleurs. Reste a faire des contraintes un moteur creatif. « on va pouvoir tout exposer, tout reconnai®tre, tant que l’on demeure correct, s’enthousiasme Sainte_Paluche, plus de 28.000 abonnes sur Instagram. On va pouvoir laisser libre lei§ons a notre imagination. »

La plateforme permet surtout de federer une communaute soudee de par sa grande interactivite. « On lit et on repond a tout le monde en messagerie privee : ca ouvre une porte, les gens sont moins genes de parler », reconnait Bonne Censure. Et ainsi de continuer a liberer la parole et les regards sur le sujet des sexualites. « Voir les retours des personnes, leurs temoignages, m’a donne envie de continuer. C’est genial de pouvoir lire les echanges entre des personnes si differentes », se rejouit le createur de Petites Luxures.


Добавить комментарий

© 2024 Advert Journal
Дизайн и поддержка: GoodwinPress.ru